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L’économiste et penseur Jacques Attali, lors d’une interview récente, a présenté une projection alarmante de l’état du monde en 2029. À travers son roman de science-fiction Bien heureux soit notre monde, il explore un avenir proche marqué par des crises multiples : politiques, climatiques, et sociétales. Le récit se veut un miroir des dynamiques contemporaines, incitant à la réflexion sur les dérives potentielles et les moyens d’y échapper.
Un avenir dystopique aux enjeux multiples
Attali décrit un futur dominé par des figures politiques controversées comme Donald Trump et Marine Le Pen, dans un contexte mondial de fragmentation et de catastrophes climatiques accrues. Loin d’être une simple spéculation, cette projection repose sur des parallèles historiques, notamment entre notre époque et la période 1908-1913, marquée par une accélération technologique et des institutions dépassées, qui ont conduit à un siècle de conflits.
Pour Attali, le monde de 2029 est façonné par des choix politiques et individuels. Les « illusionnistes », représentants apparents du pouvoir, cachent les véritables détenteurs de l’influence, tandis que les « vivants », un groupe marginal dans le roman, tentent de construire un avenir différent. La métaphore des « sombres », que l’auteur associe à chacun de nous, souligne notre responsabilité collective dans la création ou la destruction du monde.
La critique de l’inaction institutionnelle
Le roman d’Attali pose un constat sévère : les institutions internationales, telles que l’ONU, sont paralysées face aux défis globaux, tout comme l’était la Société des Nations avant la Seconde Guerre mondiale. Il appelle à une refonte radicale de ces structures pour répondre aux enjeux climatiques, technologiques et géopolitiques. Cependant, il met en garde contre les tentations populistes et isolationnistes qui entravent la coopération internationale.
Une réflexion sur la technologie et l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle, selon Attali, est un outil à double tranchant. Comparée à un marteau, elle peut servir à construire des solutions durables ou à aggraver les problèmes mondiaux. Son utilisation dépend entièrement des choix humains, notamment dans des domaines critiques tels que la santé, l’éducation et l’environnement. L’auteur appelle à une maîtrise collective de ces technologies pour éviter qu’elles ne deviennent des instruments de fragmentation et de contrôle.
Un plaidoyer pour une vision à long terme
Jacques Attali déplore l’absence de projets nationaux et mondiaux à long terme. Il cite en exemple le Bhoutan, qui investit dans une ville de pleine conscience pour attirer ses élites et redonner un sens à son développement. Il invite les dirigeants français et européens à adopter une approche similaire, proposant des visions ambitieuses pour 2040 afin de contrer la montée du populisme et des inégalités.
Une responsabilité partagée
L’un des messages clés d’Attali est la responsabilité partagée des individus et des gouvernements dans la construction de l’avenir. Il critique la consommation excessive, qu’il qualifie d’ »économie de la mort », et appelle à un changement des comportements pour éviter des catastrophes annoncées. Pour lui, le changement commence par une prise de conscience individuelle et collective.
Un avertissement et un appel à l’action
Dans un monde où les enjeux climatiques, technologiques et sociaux se croisent, Jacques Attali lance un appel à l’action : prévoir pour éviter le pire. Ce roman dystopique est autant une mise en garde qu’une invitation à repenser nos choix, en adoptant une perspective à long terme pour construire un avenir durable et équitable.
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Mr Mehdy NESMON
Juré Formateur Professionnel